Avant de me lancer dans l’aventure instruction en famille ou IEF pour les « intimes », je me souviens que je trouvais que ces mamans qui sacrifiaient leur temps, leur énergie et leur vie en fait, étaient soit des wonderwomen soit complètement tarées. Je m’explique. J’ai longtemps pensé comme beaucoup et à tord d’ailleurs que l’ief était destinée à une certaine catégorie de mamans surentraînées ou « surorganisées » voire surhumaines… Tout simplement parce que j’étais atteinte du syndrome « je n’aurais jamais la patience » ou encore celui de « je ne suis pas du tout pédagogue ».
Je pense qu’on est toutes en proie au doute lorsqu’il s’agit de faire le choix de vivre différemment et de ne pas rentrer dans les cases…
Ceci étant dit, j’ai, avec le soutien de mon mari, sauté le pas al hamdoulillAh.
Avec du recul, je réalise que j’étais complètement perdue. Tellement de supports pédagogiques, de techniques d’apprentissage diverses et variées qu’il est très facile de se disperser. J’ai alors décidé de me former (sans grande conviction) aux pédagogies alternatives et a la psychologie des enfants. Et là, j’ai repris confiance en moi. C’était juste le coup de pouce pédagogique qui me manquait. Au niveau organisationnel, tout s’est fait spontanément : ma CE1 à l’époque travaillait en autonomie la matinée sur une notion vue la veille pendant que je m’occupais de mon PS (petite section). Puis à l’heure de la sieste de ce dernier elle avait l’exclusivité pour aborder une nouvelle notion.
Par la suite, j’ai continué de me former dans l’enseignement, aux pédagogies positives toujours dans l’optique d’apprendre à enseigner bien-sûr mais apprendre à m’épanouir dans mon foyer…
La première année d’ Ief s’est merveilleusement bien passée. Le contrôle de l’inspection académique nous a même décerné l’appellation de, je cite : « famille modèle ». De quoi nous conforter dans ce choix… Et nous mettre à l’aise … Peut être trop!
Au cours de la deuxième année nous avons déménagé et ma grande commencé à tomber malade ce qui a un peu perturbé nos journées… Dans notre nouvelle commune, le contrôle de l’inspection académique était beaucoup moins bienveillant cette année là : 3 heures à bûcher devant sa feuille dans une ambiance d’examen de fin d’année pour ma ce2 (de 8ans seulement hein pas encore bachelière…) mêlant stress et timing à respecter sans prêter attention au rythme de l’enfant… Sans non plus, lui permettre de s’aérer un peu l’esprit entre 2 copies doubles d’exercices… Malgré cette épreuve, les résultats bien que concluant, nous décidons d’opter pour un cours par correspondance afin de se préparer davantage au prochain contrôle draconien. (Contrôle qu’il nous était possible de refuser mais notre naïveté nous à coûter un moment pas facile à passer).
On avait en tête une Ief à la cool sans stress mais la réalité nous a rattrapé. Qu’à cela ne tienne. Aux grands maux les grands remèdes! Il nous en faut plus pour nous décourager.
Dernier point que je voulais partager afin de permettre aux futures « iefeuses » de se lancer sereinement c’est le fait de s’autoriser l’erreur. Penser que l Ief nécessite de se mettre la pression est faux! Il faut juste un peu d’organisation notamment pour garder une maison propre mais pas un musée non plus et de la rigueur en travaillant un peu chaque jour. S’il est bien une leçon que j’ai tirée de ces années d’ief c’est bien de donner un cadre aussi ferme que souple aux enfants que nous instruisons. Le cocktail justement dosé pour ne pas finir dans le décor…