école à la maison->comment venir à bout du burn out inévitable

Du rêve à la réalité

L’école à la maison: Joie d’une décision parfois mûrement réflechie, parfois prise en urgence après un échec ou décrochage scolaire, pour d’autres cas cela a été une décision difficile… quoi qu’il en soit, on projette souvent l’école à la maison comme LA solution du bonheur.

Le bonheur, de gérer son temps comme on le souhaite, d’être auprès de ses enfants, d’appliquer la bienveillance apprise dans les livres ou en formation, on se dit « je vais pouvoir offrir le meilleur à mes enfants, les sauver d’une instruction de masse pour lui offrir des cours personnalisés, une attention personnalisée ».

Et avec des départs parfois sur la pointe des pieds on se surprend à aimer cette façon de vivre, on surprend nos enfants à faire des choses étonnement intelligentes pour leurs âges. ça nous conforte dans nos choix, on se dit « j’ai fais le bon choix », il aime travailler il y prends plaisir, on dépasse le programme plus vite qu’on ne l’aurait cru.

Les jours s’enchainent, on répond à la demande de l’enfant, on est là pour lui (ou pour eux) si on en a plusieurs; du besoin le plus primaire au besoin intellectuel. On est à tour de rôle, infirmière, enseignante, maman, copine, et… psychologue de nos enfants. On les écoutent, oui parce qu’on a choisi en étant auprès d’eux d’avoir une écoute active, d’être empathique.

Mais nous? qui nous écoutent? Nous aussi on a des émotions à extérioriser, se vider de son trop plein émotionnel, parler à quelqu’un qui nous écoute comme on écoute les enfants. L’idée n’est pas d’apporter une solution en premier, c’est d’être entendu, écouté par quelqu’un qui pourrait te comprendre

En attendant d’avoir compris qu’on a le droit de parler et de s’exprimer, ça s’accumule…

Ensemble, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour la plupart.

Des coups de fatigue commencent à pointer; au début c’est physique : on passe beaucoup de temps à préparer les supports, les courses, les douches, les repas, à s’occuper de la mise à propre de la maison, on a parfois une activité commerciale parallèle, et de plus en plus on a le focus sur les détails, on devient stressé de la moindre miette ou les moindres faits et gestes des enfants, des gens, (premiers signes)…

On parle moins de cette fatigue morale, qu’on ne voit pas et/ou qu’on ne fais pas paraitre: on passe beaucoup de temps à penser; on pense on angoisse, on se projette, on fait le bilan de nos journées et quand ces journées pendant lesquelles rien ne va s’accumulent, on commence doucement à sombrer..

On fait pourtant notre maximum mais alors pourquoi suis-je passé de bienveillance à violence éducation classique : punition, fessée, menaces… Pourquoi ce dilemme en moi, qui ai pourtant bien appris mes leçons d’Isabelle Filiozat entre autres..

Connaitre les conséquences des violences éducatives et les pratiquer …

Mes journées consistent de plus en plus à maintenir l’ordre entre les querelles des enfants .. et en criant.

Je suis épuisée moralement et physiquement, plus rien ne va, je ne gère plus rien, je ne sais plus ce que je veux, où j’en suis, je ne vois pas d’issue…

Je fais un BURN OUT

T’es-tu déjà retrouvé dans cette situation?

Je fais cet article avant tout pour être solidaire, face à un phénomène qui existe. J’ai beaucoup de retour et ce burn out concerne tous les humains à l’école , à la maison, au travail.

Sache que tu n’es pas la seule à vivre ce dilemme. J’ai suivi et je suis encore beaucoup de pédagogues expérimentés qui eux même avouent et disent aussi « craquer ». Eh oui c’est humain c’est normal car nos influences antérieures, nos émotions enfouies ressortent lors de nos états de faiblesses. Elevé un enfant n’est pas facile.

Instruire n’est pas facile, et mettre ses enfants en école inadaptée n’est pas facile. Aucune situation n’est simple. Toutes les situations comportent des avantages et des inconvénients.

Instruire a pour avantages, entre autres, de choisir le type d’enseignement et d’éducation, elle a pour inconvénient (entre autres) d’être avec ses enfants 24 sur 24 et à la longue c’es pesant car nous n’avons aucun répit avec nos enfants.

Il faut se le dire : c’est inévitable.

Se préparer à vivre des burn out au moins une fois par an.

Personnellement j’ai appris à les accepter car cela me permet de me remettre en question, de me remettre à jour sur mes intentions, sur ma manière d’agir, sur mes projets, sur ce que je souhaite pour moi et mes enfants, d’ajuster, d’aviser, de communiquer bref tout un tas de choses qui me permettent d’être une meilleure version de moi même chaque année. Donc le burn out c’est difficile mais c’est instructif.

Mettre ses enfants à l’école apporte pour avantage beaucoup plus de temps et de répit et surement d’autres avantages, mais également des inconvénients …Chaque situation a ses avantages et ses inconvénients.

La difficulté de l’école à la maison réside dans l’affection entre nos enfants et nous. Ils savent qu’ils peuvent nous faire tourner en rond et qu’on portera toujours un amour inconditionnel. Je gère un atelier également et tous les enfants sont très bien avec moi… sauf les miens (rire)

Et lorsque les mamans récupèrent leurs enfants je le vois bien, tous les enfants se transforment^^ Toutes les consignes sont oubliées devant leurs mamans et là c’est.. roulade au sol, cris, hurlements, jeux de cache cache pour ne pas mettre sa chaussure etc. (j’en ris bien quand j’assiste à cette schizophrénie haha) . Petit aparté, la maman étant la figure d’attachement et représentation de l’amour inconditionnel, les enfants vident leurs trop plein émotionnel de cette manière pour revenir à une stabilité émotionnel . Je développe ce point dans l’article ICI

La difficulté est là. L’affectif. De plus on leurs portes des exigences plus élevées.

La solution?

Il faut savoir se retrouver seule. C’est vital.

Les mamans ont besoin de temps loin de nos enfants de la même façon que les employés de bureau ont besoin du temps loin du bureau.

Cela ne veut pas dire qu’on n’aime pas ses enfants , cela concerne la capacité de maintenir la perspective et la joie dans tout ce que nous faisons. Et nous n’obtiendrons ce temps que si nous le planifions. (1 fois par jour, 1 fois par semaine, 1 fois par mois peu importe) mais un temps régulier seule .

Comment? (suggestions..)

  • inscrire ses enfants en activité extra scolaire
  • les déposer chez amis ou familles
  • les laisser au papa

Comment rester bienveillant?

Premier point déjà c’est s’accorder un moment seule, faire des pauses se recentrer sur soi-même, on l’a dit plus haut.

Ensuite, suivre une formation sur la parentalité bienveillante c’est bien, même très bien. Mais la mettre en pratique c’est comme apprendre, ou même remplacer une langue maternelle… ça va prendre du temps , c’est difficile mais possible.

Chaque saison ou année le corps et le morale disent stop pour mieux nous ressaisir. Faut s’armer de courage, de connaissance et rester en contact, en parler,se dire que ça va arriver .

Savoir que tu n’es pas seule à vivre ça. Vivre en groupe, un même centre d’intérêt c’est vital aussi pour le morale. Il faut extérioriser en parlant et le fait d’échanger, nous apporte en même temps que l’on parle ou que l’on écrit, des solutions. C’est un point de départ pour la résolution de problème.

  • Relire ses livres,
  • Revisionner des conférences qui t’ont boosté quand tu étais au meilleure de toi même car on oublie.
  • Exprimer ses ressentis pour ne pas qu’ils s’accumulent.

 

Il faut aussi savoir que lorsque l’on est femme on traverse des périodes hormonales que l’on pourrait comparer à des vagues émotionnelles: comme nous sommes au sommet tout va bien, pleine d’énergies, et quand nous sommes au creux de la vague nous avons l’impression que tout va mal. Le savoir c’est être dans ce tunnel noir mais apercevoir la lumière au bout. Ce sera plus ou moins long pour en sortir mais ça se fera 🙂

 

Et c’est finalement un vrai combat contre soi même ce dilemme bienveillance et violence ordinaire mais je pense qu’on a le mérite de se tenir à ce combat.

Je vais souvent voir mes enfants pour leurs demander « pardon j’étais fatiguée, je te promets que je vais faire des efforts ». On efface pas 20 ans d’éducation en 2-3 ans,  Il y a des restes et faut se battre contre soi même et prendre des forces de temps en temps en se retrouvant dans un espace VITAL

Prenez donc ce burn out comme éclaireur pour faire renaitre votre étincelle de nouveau.

 

 

Сommentaires (6)

  1. Written by Leïla

    Mille mercis Aziza, une fois de plus!!! Cet article tombe à point nommé car après deux semaines de vacances avec mes 2 garçons, je suis sur les rotules. Bravo au maman qui ont fait le choix de l’école à la maison, je leur témoigne de tout mon respect. Je n’ai pas encore franchi le cap.. Mais j’essaie de palier à tous les manquements de l’école. Merci encore!!

    1. Written by aziza

      Effectivement il faut du courage et de la persévérance, et ce peu importe la situation car toutes les situations comportent leurs difficulté je dis bravo à toutes les mamans qui se donnent pour leurs enfants scolarisés ou non. Car même les mamans qui ont des enfants scolarisés font énormément de choses pour eux après l’école et l’épuisement peut aussi pointer le bout de son nez. Courage donc à NOUS 🙂

  2. Written by Oum Selma

    BarrakAllahu Fiki ! Wahou subhan’Allah tu a totalement résumé mon ressentis au mot près ! Les personnes qui ne font pas encore l’ief ou qui sont a leur début doivent absolument lire ton récit. Et surtout prendre conscience que cela arrivera mais que ce n’est surtout pas synonyme d’échec…

    1. Written by aziza

      Wafiki

      Oui exactement ce n’est pas un échec c’est un épuisement qui arrive à tout être humain qui carbure sans relâche 🙂

  3. Written by Umm Leyla

    J’ai pas de mots .. Ce texte ma redonner une force wahou merci 1000 fois ! J’ai l’impression qu’il a été écris juste pour moi, il faut absolument que je le fasse lire à mon mari ! De base je lisait l’article sur mes enfants sont ils insupportable puis je suis tombé sur celui ci et franchement ses 2 lectures avant d’aller dormir m’ont fait beaucoup de bien ! Baraka allahu fiki ♡

    1. Written by aziza

      el hamdulilah, plaisir partagé, wafiki

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