As-tu déjà douté de ton style d’enseignement?
T’es-tu déjà demandé: « Est-ce que la manière dont je transmets est ajustée? »
As-tu déjà fait cette réflexion: »je ne comprends pas pourquoi les gens suivent cette pédagogie, pourquoi tout le monde est à fond dessus en ce moment? »
Il existe différentes théories / pédagogies en la matière dont certaines s’opposent. Par exemple, Rudolf Steiner préconisait que l’enfant n’aborde pas les lettres, l’écriture et la lecture avant l’âge de 7 ans, tandis que pour Maria Montessori, c’est entre 3 et 6 ans que l’enfant est prêt pour l’acquisition de ces compétences. Pour l’un et l’autre ,ne pas respecter ces règles c’était nuire à la logique de développement de l’enfant.
En découle aussi une posture de l’adulte qui doit être adaptée pour répondre aux besoins intellectuels de l’enfant. Là encore beaucoup de théories ont émergé.
Chacun d’entre nous doit toujours être en perpétuelle recherche et amélioration, car s’il existait une manière définit de réussir, nous ne serions plus là à nous interroger sur les stades de développement de l’enfant et nous introspecter.
Je vais me limiter à ce que je connais, en me basant sur ma pratique, mon expérience et mes propres observations. Je vous demande de rester attentives aux vôtres, afin de ne pas regarder l’enfant à travers les lunettes du savoir, mais bien avec une perception libre et sans présupposés.
Dans mon expérience, consciente qu’en matière d’éducation il existe des théories contraires, j’ai entrepris d’observer et de suivre le fil de la vie, au plus proche de sa réalité, en laissant parler mon cœur et mes instincts.
A mon sens, il n’existe pas une meilleure mais bien à chacun sa pédagogie selon sa culture, ses craintes, ses blessures, ses objectifs, son contexte , sa situation financière etc
En revanche, elles ont toutes leurs points forts. Les connaître , c’est être rassuré de ses choix. Tu vas enfin pouvoir te positionner clairement sur la manière dont tu enseignes actuellement, et au besoin l’ajuster pour en tirer le meilleur, pour toi et tes enfants. Car en vérité, la manière de transmettre (d’enseignant à élève ou de parent à enfant) ne doit pas être figée. Elle doit constamment être adapté aux situations et à l’enfant. Quoi que pour certaines manières d’enseigner elles demandent à être corrigées… car les pratiques sont parfois très limites…
L’idée est d’en prendre connaissance, de se situer, et de rééquilibrer pour toujours tenter d’être le plus JUSTE envers l’enfant et opter pour un style d’enseignement efficient.
Etayons d’abord quelques aspects de la personnalité en 3 points, qui es-tu?:
- Autoritaire? Tout doit être carré. Les règles sont bien définies, c’est comme ça et pas autrement. « Pas de bavardages, si tu bavardes au bout de 3 croix t’es privé de récré ». L’élève n’a pas son mot à dire, les leçons, c’est moi qui les donne, tu copies et c’est tout ce qu’on te demande. Le temps est compté. A la maison, avec mes enfants, c’est pareil, tout au carré, organisé, rangé, limite c’est le service militaire. « Arrête de pleurer pour un biscuit!, ça suffit »
- Permissif ? La relation à l’autre est prioritaire. Peu de règles fixes. Un coup c’est oui, un coup c’est non. Tu écoutes ou tu n’écoutes pas, fait comme tu veux. Chacun est libre. A la maison avec mes enfants c’est pareil.
- Educateur? Il y a des règles claires, un cadre posé. Il y a du choix. Je sais être ferme. J’écoute les sentiments, je sais ajuster les règles selon les contextes et les situations.
Je pense que tu arrives plus ou moins à te définir?
Ok, maintenant passons aux styles d’enseignement qui en découlent.
Oui parce qu’en général, notre personnalité, reflète le style d’enseignement qu’on adopte. La manière dont tu te définis, vient de la manière dont tu as été éduqué.
- Style magistral? Les cours que tu dispenses à l’école ou à la maison sont comme les cours que l’on connait tous. Une salle remplie qu’il y ait 1 personne ou 30 personnes , ton discours est le même. Le SAVOIR est au coeur des apprentissages. Cela veut dire que le rôle que tu occupes est de transmettre à débit régulier sans forcément te soucier des états d’âme. Tu as un cours à dispenser, à une heure précise, tu as des objectifs, tu dois être dans les temps. Du coup, quand ça bavarde, ça gigote, et que donc ça perturbe ton cours, ça touche et généralement on sort les plus belles douces-menaces … (les croix, les mauvais points, l’heure de colle.. bref en fonction de l’âge, la menace est ajustée). Ce style a ses avantages: pour certaines matières nous avons besoin d’une transmission orale de personne à personne, en cours magistral ou en cours particulier; la condition pour que le SAVOIR s’ancre en mémoire c’est d’avoir choisi le cours à suivre. (Rappelez vous dans un de mes articles sur les 5 conseils pour développer l’algorithme cognitif , CHOISIR=IMPLIQUE=EPANOUI). Dans le cas d’une obligation (emploi du temps imposé par l’école ou la maman…), cela génère un désintérêt puisque ce style est impersonnel, il s’adresse à tous sans distinction de périodes sensibles ni de profil d’intelligence. Et les menaces, les sanctions coupent toute envie d’apprendre, on se sent menacé et il n’y a rien de pire pour bloquer le processus d’apprentissage et de mémorisation.
- Style cool? Le savoir(leçon) est mis de côté, il n’est pas le moteur de tes cours. Ce qui t’intéresse ce sont les ECHANGES, construire des réflexions autour de discussions, dans un cadre agréable. Boissons chaudes, apéritif. Détente totale, on échange, on rigole. Il n’y a pas de structure de cours, pas de fil conducteur, les débats, fusent. Ce style a ses avantages: on s’enrichit des expériences des autres, des points de vue,des cultures , du niveau de maturité, on pose des questions, on se remet en question. On construit donc nos réflexions notre intelligence par écoute active, déduction; ce qui déclenche en nous des éléments de compréhension. On entre en empathie avec l’autre ce qui permet de construire le savoir. Cependant, baser son enseignement uniquement sur ce style génère un certain désordre intellectuel puisque rien n’est cadré.
- Style autodidacte? L’APPRENANT est au coeur des apprentissages. Tout est agencé autour de lui, ses besoins, sa force, sa taille, ses capacités, son profil d’intelligence, son style d’apprentissage. Un vrai travail de fond et de forme est mené en amont, en aval et ajusté constamment au fil du temps. Chacun de ces paramètres est mûrement et intelligemment réfléchi. L’éducateur fait un effort constant dans la compréhension de l’apprenti. Il a étudié les phases de développement de l’enfant, les mécanismes d’apprentissage, s’est penché sérieusement et longuement sur les recherches en neurosciences. Il l’observe l’écoute et agit pour que l’enfant apprenne seul. L’adulte intervient que très peu, sur demande d’aide et s’efface dès qu’il ressent une capacité à poursuivre seul. Ce style présente le plus gros des avantages: la mémorisation est la plus conséquente car tous les sens sont mobilisés; l’enfant est acteur de son apprentissage et pleinement accompagné et compris, il bénéficie d’un cadre structuré, et d’agencement qui lui permet de développer tout son potentiel intellectuel. Mais, comme rien n’est parfait, ce style présente aussi des inconvénients: il doit forcément être complémenté des deux autres de temps à autres.
Source d’inspiration entre autres: Le triangle d’Houssaye
Peut-être que vous n’y pensiez pas lorsque vous vous êtes engagées en tant qu’enseignante à l’école ou à la maison.
Peut-être connaissiez vous déjà tous ces paramètres, et maintenant vous arrivez à mettre des mots dessus?
Cet article vous renvoi sûrement à votre passé d’écolière?
C’est ce que j’invite à explorer dans cet article: Quand changer d’attitude ? Comment ? Pourquoi certaines attitudes sont plus difficiles à adopter pour nous ?
Le tout est de se sentir bien dans une position. Car le style éducatif que nous avons reçu ne s’efface pas du jour au lendemain. Atteindre l’excellence prend des années. Le tout est d’essayer de progresser toujours un petit peu plus. S’auto évaluer en tant qu’adulte. Faire des bilans, profiler des axes d’amélioration.
L’école telle qu’elle est, est basée sur l’efficacité d’un enseignant, qui se traduit par l’action de transmettre tout ce qu’il peut dans un laps de temps. C’est ainsi que se définit l’école actuelle. (un peu comme l’usine). Heureusement il y a quelques humains (professeurs) qui tentent tant bien que mal de changer les choses au sein de leurs classes.
Et si on essayait l’efficience? Un ensemble d’actions stratégiques (connaissances des points cités en haut entre autres) pour transmettre de façon optimale dans ce même laps de temps?
Un livre que je recommande ENCORE, il est juste INDISPENSABLE pour toute personne au contact d’enfant, et il vous permettra une introspection pour vous même en tant qu’adulte. Partez à la connaissance du cerveau et ajustez votre posture en classe ou à la maison et au quotidien.
Si vous souhaitez vous cultiver, savoir de quoi vous parlez, pourquoi les gens en parlent tellement et vérifier ce qui est validé par les neurosciences voici les liens de quelques incontournables. Construisez vos propres réflexions.
Les lois naturelles d’apprentissages, Céline Alvares
Activez les talents avec les neurosciences : tous métiers confondus