« Ils me rendent dingue! Je vais devenir chèèèvre! arrête de me poser plusieurs fois la même question! Je t’ai déjà répondu! Arrête de venir me voir sans cesse parce qu’il t’as fait ci ou ça! »
On se lève souvent le matin avec de bonne résolutions:
« aujourd’hui je vais être plus attentive, plus attentionnée, plus à l’écoute, plus patiente… »
Au début on se maitrise, puis peu à peu ça bouillonne, on se maitrise encore… mais rapidement, si la nuit a été courte, ou si nous sommes un peu fébrile, la patience commence à avoir des limites…
Quand on récupère ses enfant de l’école, ou que nous sommes chez des amies/familles : chouinerie, roulades au sol, incessantes négocations pour un jouet ou un dernier biscuit ou dernier bonbon…
« maman le dernier, c’est le dernier…
Pourtant, à l’école il a été « très sage » , avec mami aussi
« nickel, il a été très sage… »
Quand on est jeune maman, on est toute fraiche pleine de maitrise de soi, mais plus les années passent, et plus on a d’enfants, si on cumule la fatigue, qu’on ne pense pas à soi, à prendre du recul, à mettre en place des solutions pour SOI (voir l’article du burn out inévitable), et bien on perd patience… et on trouve nos enfants…insupportables.
Mais sont-ils réellement insupportables? Est-ce vraiment un trait de caractère?
Mes observations avec d’autres enfants que les miens…
Ce que je disais dans un précédent article sur le burn out inévitable: je gère des ateliers depuis quelques années ; durant ces ateliers les enfants sont très attentifs, plus ou moins agités (ce sont des enfants ^^) rien d’alarmant. Mais lorsque leurs mamans viennent les récupérer, là devant moi, un spectacle de schizophrénie syncronisé (rire)
» mamannnnn ahhhhh (roulade au sol), mamannnn tiens mon pied (en étant allongé au sol et tendant la jambe en l’air tel un pacha) j’arrriiiive pas à mettre ma chaussure (la blague) rire..,
+ cache cache de manteau ou d’écharpe etc
Bref, je ne reconnais plus ces enfants pourtant si sages, impliqués et autonomes LOL
Mes observations avec MES enfants…
Je gère des ateliers depuis quelques années (je radote c’est fait exprès); durant ces ateliers les enfants sont très attentifs, plus ou moins agités (ce sont des enfants ^^) rien d’alarmant. Par contre les miens, me font la misèèèère (rire, j’en rigole mais c’est pas très marrant en vrai quand on met toute son énergie à garder… SON CALME et SA PATIENCE)
C’est exactement la même chose lorsque l’on récupère ses enfants de l’école, après les retrouvailles c’est parti pour 1 heure ou deux… pleures, chouineries, questionnements et négociations incessantes, etc comme une impression qu’ils se déversent, déversent toutes leurs émotions sur nous, QUE nous , la MAMAN…
On dirait qu’ils savent exactement où appuyer pour nous titiller …
Ecole à la maison ou non c’est une problématique dont il nous faut comprendre la ou les sources…
Mais alors pourquoi sont-ils insupportables avec NOUS ?
Voila ce qu’explique Isabelle Filiozat sur le sujet:
Brièvement, nous sommes la figure d’attachement de nos enfants. Un exemple très parlant, qu’elle prenait lors de sa conférence en 2014 « Etre parent c’est pas un jeu d’enfant! », est celui de la canne avec ses poussins. Un pas à droite, deux pas à gauche, 4 pas en arrière, ils nous suivent et sont toujours collé à nous.
Sans nous, ils ne peuvent se développer correctement, d’un point de vue AFFECTIF.
Lorsqu’ils sont avec d’autres adultes (sans LA figure d’attachement) ils se contiennent énormément, se retiennent de pleurer, se retiennent d’être en colère, se retiennent… de beaucoup d’émotions.
C’est un peu comme nous adulte en faite, lorsque nous sommes en contact d’autres personnes, nous allons retenir nos émotions. Une personne qui nous blesse par ses paroles, nous n’allons pas pleurer dans l’immédiat, il nous faut un cumul de choses avant de déverser des larmes et surtout une personne que nous considérons de confiance, qui ne nous jugera pas.
Nos enfants nous ont scruté depuis leur naissance, connaissent nos moindres faits et gestes, nos moindres mimiques et nos procédures, ils savent quand et comment nous mettre à bout. ILS NOUS CONNAISSENT PAR COEUR. Et ils savent aussi TRES BIEN que malgré tout, que nous les aimons et nous les aimerons toujours d’un amour INCONDITIONNEL.
Du coup, qu’est-ce qui se passe ? : ils savent qu’ils peuvent déverser leur trop plein émotionnel cumulé.
Extrait de sa conférence
Mais pourquoi débordent-ils d’émotions?
Nous, en tant qu’adulte nous savons nous maitriser. A 24 ans nous atteignons notre pleine maturité, c’est à dire que face à une situation nous n’allons pas pleurer en sanglot tout de suite. Nous allons nous contenir. Mais en réalité pas tant que ça..car quand on croise une personne de confiance que se pass t-il ?
» ohlalala je suis vraiment énervée, elle m’a mal parlé, pourtant j’ai été gentille, je l’ai aidé.. »
-> ON SE CONFIE INCONSCIEMMENT, on se déverse. Et, ce devant une personne qui saura nous écouter sans nous juger et continuer malgré tout de nous aimer. Et tout de suite , ça va beaucoup mieux quand on en parle.
Les enfants font donc la même chose, mais démesurément car leur cerveau n’est pas mature. Et il ne tient qu’à nous de les aider en étant à l’écoute. Ce qui va les aider à revenir à une stabilité émotionnelle.
Parlons de cette stabilité émotionnelle
Les émotions on en a besoin pour comprendre l’autre. N’est pas humain celui qui ne ressent RIEN face à la douleur ou la joie de l’autre.
Des émotions il y en a plusieurs, découvrons-les.
Une émotion ça se vit avec tout son corps, d’après l’équipe finlandaise du Docteur Lauri Nummenmaa de la faculté d’Aalto, qui s’était lancé un défi, cartographier les émotions primaires et leurs impacts sur notre anatomie, en réalisant l’expérience sur un panel de 701 individus, issus de plusieurs nationalités : finlandaise, taïwanaise et suédoise.
Et voici la roue des émotions d’un professeur et psychosociologue américain Robert Plutchik, elle vous aidera à prendre connaissance des déclinaisons d’émotions. On peut distinguer à l’aide des couleurs , des familles d’émotions.
Et encore mieux, la roue des émotions en image!
D’accord pour la théorie mais concrètement, en situation…?
Dans ce premier dessin (croquis ADP), Le R c’est la RAISON et le E c’est l’Emotion. Imaginez que cet ovale soit votre tête.
Cette image, c’est quand nous sommes en situation normale, nous pouvons tenir une conversation normalement. Avec un taux de Raisonnement et d’émotions équilibré. On a une écoute attentionnée, on donne des conseils d’une voie calme et posée.
Dans ce deuxième dessin (croquis ADP) c’est quand nous sommes débordé émotionnellement: pleure, peur, angoisse, panique… impossible de réflechir ou de résoudre une problématique raisonnablement…
Il faut donc les aider à revenir à un équilibre, par une écoute active par des phrases du genre
« oh je vois que tu as l’air en colère, oh tu as l’air triste, je vois que tu en as très envie de ce bonbon »
Rentrez dans la description de ce que vous voyez.
Ces phrases montrent à l’enfant que vous lui portez attention particulière, vous le voyez vous avez remarqué son état.
Et ce n’est qu’au moment où la stabilité revient, que nous pouvons proposer des solutions, ou lui demander un avis, d’être « raisonnable » ou encore faire la morale ^^
Rien ne sert de vouloir ressaisir quelqu’un lorsqu’il est débordé émotionnellement, il faut d’abord éteindre l’incendie avant de trouver la cause 😉
Ce qu’il faut savoir également…
Un enfant, ça teste et ça testera toujours un adulte.
Pourquoi? Parce qu’il apprend les limites.
Donc il ne s’agit pas , par une écoute active, d’en faire un enfant roi, ou de céder à ses caprices. Il s’agit de l’entendre, lui faire comprendre que nous comprenons qu’il ait très envie de ce bonbon à 8 heures du matin, ou en défilant dans les allée du magasin; nous comprenons qu’il ait eu une longue journée à l’école et qu’il soit fatigué, mais ce n’est pas une raison pour dire OUI à tout.
L’enfant vous laissera sûrement tranquille sur une de vos limites, mais passé un temps, il testera voir si cette limite est périmée ou durable. (rire)
Conclusion
Nos enfants ne sont pas insupportables, c’est plutôt la situation qui nous est insupportable car notre taux d’émotion piétine sur notre taux de raisonnement. Avec la fatigue, la maladie ou toute autre cause, notre savoir être diminue.
Et concernant les enfants, pour scanner leurs états il faut tenir compte de plusieurs paramètre:
- leur nuit
- leur journée
- leur maturité
Voici un livre qui a été un élément déclencheur pour moi il y a 5 ans et toujours autant d’actualité pour faire face aux situations les plus courantes: « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » de Faber et Maslish
» Il me cherche! » d’Isabelle Filiozat
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