Voila maintenant une dizaine d’années que je surf sur le même sujet. Je constate que chaque années les questions se répètent. Il suffit qu’un de nos enfants approche le « cruciale » âge de 3 ans : celui de l’entrée en milieu scolaire pour que les questions nourries d’angoisses et de peurs , à l’idée de lâcher son petit bout fassent surface. D’autres cas de figures génèrent ce types d’angoisses, comme les troubles psychosomatiques développés par les enfants déjà scolarisés mènent les mamans à se poser la question de l’école à la maison. C’est tout à fait légitime, et moi même étant mamans, j’ai ressenti la même chose dans mes débuts 🙂 Parlons donc de nos retours d’expériences pour nous rassurer, nous entraider et relayons nos erreurs aux « nouvelles mamans » qui débutent bon gré mal gré dans ce nouveau statut d’enseignante.
La pratique de l’enseignement/ l’instruction en famille ou « école à la maison » prend de l’ampleur à l’échelle internationale. Ce n’est pas une mode, elle est souvent une solution choisie pour des raisons personnelles ou solution de secours pour un enfant en souffrance scolaire par exemple. Peut importe le contexte, ce qui nous intéresse c’est d’agir le plus sereinement possible. Et pour cela, comme pour toutes choses, nous avons besoin d’avis d’experts et/ou d’expérimentées. Voici donc quelques témoignages pertinents. N’hésitez pas à poster ne commentaire vos interrogations et vos expériences à ce sujet, elles profiterons aux mamans toujours plus nombreuses chaque années à se poser les mêmes questions 😉 Le partage c’est l’entraide -> commentez et partagez <3
Merci pour vos témoignages.
Julie:
Quand j’ai commencé, je ne savais même pas que l’ief existait, donc je n’avais pas cette pression que les soeurs se mettent. Mon fils n’étant juste pas heureux à l’école, et je ne travaillais plus, donc je l’ai retiré de l’école. Les mamans qui faisaient l’ief, à l’époque, étaient assez rares, et donc je suivais surtout des blogs d’ief de musulmanes ou non, mais assez peu tournés vers le formel. Mes conseils? 1- Peu de formel en maternelle; 2- pas de comparaison entre enfants; 3- Donner confiance aux enfants, apprendre à voir dans son enfant ses capacités, tous les enfants sont intelligents; 4-Ne pas écouter les gens, mon ainé parlait très mal, il parlait un langage bébé jusqu’à ses 4 ans et les gens (la famille, les amis) s’inquiétaient et mettaient sur le dos de l’ief ce retard de langage. EL hamdulilah, c’est lorsque j’ai rencontré une maman chilienne dans un parc, qui vivait la même chose avec sa fille, qu’elle soit dans une famille bilingue et seul enfant serait plutôt l’explication de ce retard de langage. Puis il y a des erreurs « techniques » comme par exemple apprendre les lettres de l’alphabet. Mon fils (je parle de mon ainé), n’ayant que peu accès au langage, j’étais naïve, sur mon petit nuage, de voir qu’il pouvait apprendre par coeur les lettres de l’alphabet et les nombres jusqu’à 100 à 2 ans et demi.. oui mais…comme il aurait appris l’annuaire en faite, il ne savait pas les sons des lettres, ni dénombrer, donc ça n’a servi à rien. Cela m’a même desservi car il a fallu que je recommence tout du début. Donc ne pas se précipiter, ok on a un enfant demandeur, mais il faut que les enseignements soient logiques, suivent une progression et soient très liés à une demande concrète. (à quoi sert de réciter l’alphabet à 2 ans et demi? à part à épater la galerie…) Que dire d’autre? Ah oui, si on a un enfant différent (mon troiz est dys), ne pas vouloir forcer les choses, les troubles d’apprentissages augmentent leurs manque de confiance en soi. Miser sur des apprentissages parallèles: le sport, les arts, apprendre à se concentrer, à s’occuper de soi et des autres. Et chercher des alternatives, la pédagogie est un domaine vaste pour celui qui veut bien s’y intéresser.
Sonia:
Dans mes débuts en ief je ne connaissais aucune pédagogie, je ne connaissais pas les étapes par lesquelles on doit passer pour transmettre une notion à un enfant ni le matériel à utiliser dans ce cas là. J’ai commencé ( les vrais apprentissages) assez tard avec ma fille (à ses 5 ans et demi) mais l’erreur que j’ai faite c’est de commencer directement en mode formel, avec manuels scolaires, lignes d’écriture, des pages de mathématiques…etc je n’utilisais aucun support ludique ni matériel à manipuler. Le résultat à été un dégoût total de la part de ma fille envers toutes sortes d’apprentissages quels qu’ils soient. au jour d’aujourd’hui elle a 9 ans (cm2) et j’essaie de rattraper le coup en lui proposant beaucoup de jeux, de matériel montessori, d’objets à manipuler…etc. donc si il y’a un conseil que j’aimerais donner aux mamans c’est de faire aimer l’instruction à leurs enfants, les laissez apprendre à leur cadence et multiplier les façons d’apprendre afin de ne pas les décourager.
Assia:
Avant de me lancer dans l’aventure instruction en famille ou IEF pour les « intimes », je me souviens que je trouvais que ces mamans qui sacrifiaient leur temps, leur énergie et leur vie en fait, étaient soit des wonderwomen soit complètement tarées. Je m’explique. J’ai longtemps pensé comme beaucoup et à tord d’ailleurs que l’ief était destinée à une certaine catégorie de mamans surentraînées ou « surorganisées » voire surhumaines… Tout simplement parce que j’étais atteinte du syndrome « je n’aurais jamais la patience » ou encore celui de « je ne suis pas du tout pédagogue ».
Je pense qu’on est toutes en proie au doute lorsqu’il s’agit de faire le choix de vivre différemment et de ne pas rentrer dans les cases…
Ceci étant dit, j’ai, avec le soutien de mon mari, sauté le pas al hamdoulillAh.
Avec du recul, je réalise que j’étais complètement perdue. Tellement de supports pédagogiques, de techniques d’apprentissage diverses et variées qu’il est très facile de se disperser. J’ai alors décidé de me former (sans grande conviction) aux pédagogies alternatives et a la psychologie des enfants. Et là, j’ai repris confiance en moi. C’était juste le coup de pouce pédagogique qui me manquait. Au niveau organisationnel, tout s’est fait spontanément : ma CE1 à l’époque travaillait en autonomie la matinée sur une notion vue la veille pendant que je m’occupais de mon PS (petite section). Puis à l’heure de la sieste de ce dernier elle avait l’exclusivité pour aborder une nouvelle notion.
Par la suite, j’ai continué de me former dans l’enseignement, aux pédagogies positives toujours dans l’optique d’apprendre à enseigner bien-sûr mais apprendre à m’épanouir dans mon foyer…
La première année d’ Ief s’est merveilleusement bien passée. Le contrôle de l’inspection académique nous a même décerné l’appellation de, je cite : « famille modèle ». De quoi nous conforter dans ce choix… Et nous mettre à l’aise … Peut être trop!
Au cours de la deuxième année nous avons déménagé et ma grande commencé à tomber malade ce qui a un peu perturbé nos journées… Dans notre nouvelle commune, le contrôle de l’inspection académique était beaucoup moins bienveillant cette année là : 3 heures à bûcher devant sa feuille dans une ambiance d’examen de fin d’année pour ma ce2 (de 8ans seulement hein pas encore bachelière…) mêlant stress et timing à respecter sans prêter attention au rythme de l’enfant… Sans non plus, lui permettre de s’aérer un peu l’esprit entre 2 copies doubles d’exercices… Malgré cette épreuve, les résultats bien que concluant, nous décidons d’opter pour un cours par correspondance afin de se préparer davantage au prochain contrôle draconien. (Contrôle qu’il nous était possible de refuser mais notre naïveté nous à coûter un moment pas facile à passer).
On avait en tête une Ief à la cool sans stress mais la réalité nous a rattrapé. Qu’à cela ne tienne. Aux grands maux les grands remèdes! Il nous en faut plus pour nous décourager.
Dernier point que je voulais partager afin de permettre aux futures « iefeuses » de se lancer sereinement c’est le fait de s’autoriser l’erreur. Penser que l Ief nécessite de se mettre la pression est faux! Il faut juste un peu d’organisation notamment pour garder une maison propre mais pas un musée non plus et de la rigueur en travaillant un peu chaque jour. S’il est bien une leçon que j’ai tirée de ces années d’ief c’est bien de donner un cadre aussi ferme que souple aux enfants que nous instruisons. Le cocktail justement dosé pour ne pas finir dans le décor…
Mina
Concernant l’ief, depuis maintenant 3ans que je le pratique, je peux dire que je ne pourrai plus faire autrement car personnellement c’est un mode de vie.
L’enfant doit découvrir et apprendre en fonction de son rythme car chaque enfant est différent.
Un enfant dans une classe de 20 voir 30 c’est juste inconcevable pour moi.
Au départ j’ai cherché activement où je pouvais inscrire mes enfants mais jamais trouvé une ecole qui repondait à mes critères ( pedagogie, lieu, bienveillance,effectif…)
J’ai fait l’expérience d’une ecole Montessori pendant 3 mois et j’ai dû retirer mes enfants car j’ai ete tres déçue de celle-ci; la manière dont était gérée la structure ne reflétais absolument pas la pédagogie Montessori.
Trois soeurs m’ont motivé et m’ont ouvert les yeux sur le fait que l’éducation et l’instruction: je n’en serai jamais satisfaite en tous points alors autant s’en charger. Petit à petit mes enfants ont appris. On est beaucoup dans l’informel car ma grande n’est pas du tout « chaise et stylo » ( seulement pour le dessin) alors on fait selon l’envie de chacun, je propose et ils choisissent ce sur quoi ils veulent travailler.
Au depart, j’étais un peu tendue, je voulais que mes enfants apprennent ce que moi je pensais bon d’apprendre, je perdais patience car ce qui me semblait logique devait l’être pour eux.
Cela avait fini par bloquer une de mes filles qui ne voulait plus du tout travailler. J’avoue que j’avais de la peine pour elle car finalement elle avait peur de se tromper.
Un soir j’ai eu une discussion avec deux mamans ief de longues dates et elles m’ont complètement détendues. J’ai compris que j’avais tout faux sur l’ief car oui je pronais certaines pédagogies et une certaine éducation mais je n’avais pas encore fait un travail sur moi même ,car je pense reellement que pour être Maman IEF, il faut d’abord se réformer soi même, en se documentant et en se remettant en question, connaitre et essayer de comprendre son enfant, faire attention à ce qu’on lui dit…
C’est une belle aventure, car qu’elle fierté de se dire que nous avons appris à lire, compter, découvrir à nos enfants. Pour moi c’est beaucoup plus que de l’instuction c’est un gros plus qui se rajoute à la relation Mére- enfant.
Je conseille aux mamans ou pas de se documenter et se former meme avant d’avoir des enfants afin quz vous soyez prêtes plutôt que d’attendre et tatonner après.
Personnellement c’est la seule chose que je regrette car cela aurait peut etre pu éviter certaines erreurs, cela m’a pris du temps pour redonner confiance à mon enfant et aujourd’hui el hamduliLlah c’est reparti… Et pour trèèèès longtemps j’espère.